Je n'avais jamais vu ce film à l'aura mystérieuse et assez culte qui m'intrigue depuis que je suis petiot... Et c'est une évidence, j'aurai jamais du attendre aussi longtemps. J'ai bien évidemment été envouté, d'abord par la mise en scène, ensuite par une bien intrigante intrigue.
La première chose qui m'a marqué c'est la façon de filmer ce qui démarre comme un drame familial lambda. Le sujet d'une extrême banalité prend place dans un appartement trop clair, trop grand, dans une ville déchirée, Berlin Ouest, semblant vidée de ses occupants où les gens semblent soumis devant des immeubles aux façades imposantes.
Dès le début du film, la caméra impose un point de vue radical, souvent circulaire, ou mettant régulièrement en avant la figure du cercle. Le personnage principal, Mark, a beau être de presque tous les plans, notamment au début, la caméra semble avoir du mal à rester à une hauteur classique. Elle ne peut s'empêcher de coller au personnage, de le quitter, de tourner autour, conférant un dynamisme au travers d'une ambiance définitivement inquiétante, agitée et finalement hystérique...
La première chose qui m'a marqué c'est la façon de filmer ce qui démarre comme un drame familial lambda. Le sujet d'une extrême banalité prend place dans un appartement trop clair, trop grand, dans une ville déchirée, Berlin Ouest, semblant vidée de ses occupants où les gens semblent soumis devant des immeubles aux façades imposantes.
Dès le début du film, la caméra impose un point de vue radical, souvent circulaire, ou mettant régulièrement en avant la figure du cercle. Le personnage principal, Mark, a beau être de presque tous les plans, notamment au début, la caméra semble avoir du mal à rester à une hauteur classique. Elle ne peut s'empêcher de coller au personnage, de le quitter, de tourner autour, conférant un dynamisme au travers d'une ambiance définitivement inquiétante, agitée et finalement hystérique...
Certains plans sont particulièrement impressionnants, comme celui qui oppose Mark à ses employeurs à travers un travelling circulaire impressionnant semblant plus obnubilé à jouer avec l'architecture qu'à suivre l'émotion du personnage. On retrouvera plusieurs fois la même figure, une architecture froide, droite, anguleuse et filmée en contre plongée, magnifiée par une mise en scène fluide rendant presqu'absurde les velléités de compréhension ou d'"ambition" du personnage joué par Sam Neill. Ses gesticulations semblent totalement futiles face à un décor qui semble aussi compréhensif que semblent l'être les Vopos qui l'observent de temps en temps derrière le Mur, dure et inhumaine métaphore de la séparation et de la frustration qui envahit un Sam Neill au comble de l'impuissance (à reconstruire son couple, à comprendre sa femme, sexuelle...)
Dans le film, la première possession semble d'abord être celle des vivants par cette architecture livide... Les personnages ont toujours l'air seuls ou agissent comme s'ils l'étaient, le détective est presque seul dans la rue et dans le métro lorsqu'il suit Anna, Mark et Anna parlent comme s'ils étaient seuls dans le café, le couloir du métro où Anna accouche est désert, la rue où l'accident avec le camion arrive semble vide...)
Au milieu de ces vides et de cette architecture inhumaine (mais hautement symbolique, Anna accouche dans un tunnel, ils meurent en haut d'un escalier circulaire), la seule option dans le film semble être l'agitation, puis l'hystérie, débouchant sur une conclusion surréaliste où la métaphore semble se catapulter au réél dans une sorte de réminiscence du final du Locataire de Polanski... L'épilogue a quitté la réalité pour n'être plus qu'une image symbolique du double "parfait" du couple, enfin réuni, sous les bombes.
Dans le film, la première possession semble d'abord être celle des vivants par cette architecture livide... Les personnages ont toujours l'air seuls ou agissent comme s'ils l'étaient, le détective est presque seul dans la rue et dans le métro lorsqu'il suit Anna, Mark et Anna parlent comme s'ils étaient seuls dans le café, le couloir du métro où Anna accouche est désert, la rue où l'accident avec le camion arrive semble vide...)
Au milieu de ces vides et de cette architecture inhumaine (mais hautement symbolique, Anna accouche dans un tunnel, ils meurent en haut d'un escalier circulaire), la seule option dans le film semble être l'agitation, puis l'hystérie, débouchant sur une conclusion surréaliste où la métaphore semble se catapulter au réél dans une sorte de réminiscence du final du Locataire de Polanski... L'épilogue a quitté la réalité pour n'être plus qu'une image symbolique du double "parfait" du couple, enfin réuni, sous les bombes.
Possession est un sacré film, c'est le moins qu'on puisse dire... Et c'est éprouvant plus qu'être de l'épouvante, c'est suffocant plus qu'angoissant, et finalement c'est une plongée expressionniste dans la douleur de la perte d'un être cher, où moult sentiments se fracassent (frustration, jalousie, impuissance, violence, chagrin, douleur).
Le film commence sur des bases très classiques, un couple dans un appartement, mais la qualité de la mise en scène prouve que le sujet ne trouve son intérêt que par l'œil qu'on y jette. Dans le cadre de Possession, Zulawski magnifie des scènes d'une banalité confondante par un sens du cadre impressionnant porté par deux acteurs semblant littéralement possédés par leurs rôles.
Pas si hermétique qu'il n'y parait au premier abord, le film me fait penser à la démarche elle aussi très expressionniste d'Eraserhead. Mais j'ai aussi souvent pensé à ce que fera bien plus tard Gaspard Noé et à ce qu'avait fait Herzog (certaines scènes de Nosferatu et de Possession semblent appartenir au même film, au delà d'Adjani)...
Le film commence sur des bases très classiques, un couple dans un appartement, mais la qualité de la mise en scène prouve que le sujet ne trouve son intérêt que par l'œil qu'on y jette. Dans le cadre de Possession, Zulawski magnifie des scènes d'une banalité confondante par un sens du cadre impressionnant porté par deux acteurs semblant littéralement possédés par leurs rôles.
Pas si hermétique qu'il n'y parait au premier abord, le film me fait penser à la démarche elle aussi très expressionniste d'Eraserhead. Mais j'ai aussi souvent pensé à ce que fera bien plus tard Gaspard Noé et à ce qu'avait fait Herzog (certaines scènes de Nosferatu et de Possession semblent appartenir au même film, au delà d'Adjani)...
Quelques captures, parce que bordel, le nombre de plans qui crament la rétine et la photo de Bruno Nuytten valent vraiment le coup de s'attarder un peu dessus...
D'abord l'architecture... La figure du triangle comme manque de communication et comme source de frustration et d'écrasement pour Mark...
L'agitation comme prémices à l'horreur...
(bien sûr le mouvement en capture c'est pas très parlant, sur l'avant dernière c'est la vieille dans la rue qui s'agite dans tous les sens, au dessus Sam Neill tourne et tourne encore sur son siège...
Une image récurrente étrange, Mark et son fils, Mark et sa femme...
Une image récurrente étrange, Mark et son fils, Mark et sa femme...
Et un hommage à Adjani, possédée !
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