samedi 11 juillet 2020

HELGE MEYER & THE WAR CAMARO




Au début des années 90, alors que la guerre ravage la Yougoslavie, un ex-membre des Jægerkorpset, les Forces Spéciales danoises, se sent tout à coup investi d’une mission divine. Helge Meyer est un vétéran de la campagne en Irak Tempête du Désert et c’est pas vraiment un rigolo. A l’époque, la Yougoslavie est donc plongée en plein carnage et pour des raisons aujourd’hui oubliées, de puissantes tribus entrèrent en guerre, allumant un brasier qui les dévora... Les villes explosèrent, provoquant une tornade de pillages, un vent brûlant de terreur… Sur les routes régnait le cauchemar de la ligne blanche.

Face à sa télévision qui déverse les horreurs de ce conflit fratricide, Meyer se sent comme possédé par un esprit divin qui semble vouloir intervenir dans le conflit à travers lui. Comme il prend tout ça très au sérieux, il part derechef en Allemagne pour y rencontrer un officier du commandement militaire américain afin de le persuader de l’aider. Les deux hommes tombent rapidement d’accord sur le but à accomplir : franchir les lignes ennemies pour aller fournir du matériel médical et des vivres aux populations assiégées. Son idée est simple, plutôt qu'essayer d’envoyer des gros véhicules lents pour acheminer du matériel au cœur de certaines zones de guerre, pourquoi ne pas y envoyer quelque chose de plus léger... et surtout de beaucoup plus rapide ?



Meyer est persuadé qu’il pourra percer les blocus qui isolent certaines régions ou certains villages de la campagne bosniaque s’il possède le véhicule adéquat… et ce véhicule, c’est sa Camaro Chevrolet 1979. Les mécaniciens de l’US Air Force, comme dans un épisode de l’Agence Tous Risques, vont se charger de transformer la vieille Muscle Car en véritable Interceptor. Ils repeignent d’abord la voiture avec la peinture qu’ils utilisent habituellement pour les F117 Nighthawk, un noir mat qui absorbe les infra rouges. Ils vont ensuite blinder l’intérieur avec des plaques de kevlar et les fenêtres latérales sont remplacées par des plaques d’acier. Des pneus increvables sont installés et ils fixent à l’avant de la voiture un pare buffle antimines et l'habitacle est équipé d'un détecteur de chaleur, d'un appareil de vision nocturne et d'une radio. Au niveau du moteur, les mécanos de l’Air Force le booste avec un système au nitrométhane permettant à la voiture de gagner 200 chevaux pour les situations d’urgence. Lourde, mais toujours très puissante, la muscle car peut charger environ 400 kilos de matériel et atteindre les 200 km/h en 13 secondes.




 



La Camaro est destinée à des missions humanitaires alors elle ne sera pas armée. Meyer déclarera plus tard qu'il n'avait besoin que d'une Bible... Au volant de son V8 350 et avec Dieu comme copilote, Meyer est prêt. Celui qu’un pasteur américain a surnommé le « Rambo de Dieu » va acheminer des tonnes de matériel au nez et à la barbe des troupes serbes. Très rapidement, les habitants de la région apprennent à reconnaitre le rugissement de la Camaro surnommée la Ghost Car ou la War Camaro




Pendant quelques mois, les troupes américaines vont être témoins des allers et venues de Meyer et son Interceptor noire, estomaquées par son courage. Pour les serbes, la voiture est une insulte qui déjoue toutes leurs tentatives pour la détruire et si elle a bien essuyé quelques tirs, la plupart du temps, elle reste aussi insaisissable que la rumeur qui enfle autour d'elle. Une puissance incomparable ainsi qu’une connaissance parfaite du terrain et des routes de la région offrent un avantage à la War Camaro. En Croatie, autour de Vukovar ou sur les routes de la campagne bosniaque, la voiture apparait et disparait des radars, les histoires s’accumulent et l’engin et son pilote deviennent mythiques.




 


une balle, coulée dans le casque de Meyer.


Meyer ne se fera jamais rattraper et la War Camaro terminera sa guerre pratiquement intacte. Depuis, Meyer est retourné aux USA où il a toujours sa bagnole, désormais peinte en orange.



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